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Notre Tour du Monde en 80 jours
14 novembre 2013

13/11 : Darjeeling (3ème jour)

Aujourd'hui se sont succédées des visions bien différentes l'une de l'autre : pureté d'abord, pur thé ensuite, saleté pour continuer, puis authenticité et re-pureté pour finir.

Pureté d'abord. Levés à 4h45, nous fonçons dans la ville déjà pas mal réveillée jusqu'à un 'balcon' à flanc de colline d'où nous voyons le Kanchenjunga s'éclairer petit à petit sous les rayons du soleil levant. Magique. Vision de pureté bientôt troublée par les blagues et exclamations d'un groupe de lève-tôt en pleins étirements matutinaux.

Pur thé ensuite. Il était temps, nous direz-vous : 3ème jour à Darjeeling et rien sur le thé ?! Ah vous voulez du thé, eh bien en voilà. Introduit à D mi-19ème, le thé occupe aujourd'hui, directement ou indirectement, plus de la moitié de la population de la ville, et le tourisme le reste. On compte 90 plantations ou 'tea gardens', chacune avec ses propres installations de transformation. Car il y a trois grandes catégories de thé, venant toutes des mêmes buissons : thé blanc (à peine séché et pressé), thé vert (séché, pressé et roulé), thé noir (idem plus 'cuisson' à 120C pendant 20 minutes). On distingue quatre qualités (grades) de thé noir : feuilles entières, brisures, petites brisures, poussière, cette dernière qualité étant destinée aux sachets. Un hectare de buissons donne en moyenne 300 kg de thé noir, qui, vendu à 2500 roupies en moyenne, procure donc un revenu brut de 750000 roupies ou 10000 € par hectare et par an, en moyenne toujours. Car le prix du thé c'est comme le prix du vin : ça dépend ! Du terroir, de l'exposition, de l'âge des buissons (certains peuvent avoir plus de 100 ans), des cueilleuses, de la transformation, de l'emballage (caisses de bois), et, finalement, du tea-taster, le métier le mieux rémunéré du monde... Tout ceci, absolument tout, nous l'avons appris de Manish, jeune guide retiré des affaires (hôtellerie à Delhi) et faisant visiter la plantation de Happy Valley, producteur exclusif de Harrod's. Seule ombre au tableau : même pas une tasse de thé en sortant...

Saleté pour continuer. On a beau le savoir, on a beau comprendre, on a beau vouloir être au dessus de ça, on a beau en avoir vu d'autres, la pauvreté est souvent synonyme de saleté. Bien sur, ce n'est pas toujours automatique : ni le Vietnam, ni la Thaïlande, ni même la majorité de l'Inde, ne peuvent être qualifiés de 'crasseux'. Mais ce que nous avons vu en traversant la ville basse pour nous rendre à la plantation de thé, dépasse à la fois le supportable et l'entendement. Des torrents de détritus et déchets divers, encombrant les rues, remplissant les ravines, débordant de partout. Ca c'est l'insupportable. Mais ce qui dépasse l'entendement c'est l'absence, apparente en tout cas, à la fois de préoccupation individuelle et de politique publique visant à canaliser, collecter et traiter tout ça. Au moment où l'Inde, surtout pour faire la nique à la Chine, envoie une fusée sur Mars, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a quelque chose qui cloche dans l'ordre des priorités...

Puis authenticité. Un peu dégoûtés, pleins d'envie de campagne, nous empruntons la rue Tenzing Norgay (du nom du sherpa de Sir Edmond Hillary, vainqueur de l'Everest en 1956), la plus haute, la plus au nord, sorte d'allées dramatiques (Bagnères de Bigorre), dont le début nous replonge un peu dans la crasse, mais qui devient une petite route de campagne, sans emballages, sans plastiques, sans détritus, et qui nous réconcilie un peu avec le pays. Magnifiques cèdres japonais, vues vertigineuses dans les vallées, enfants rentrant des écoles, brins de causette...authenticité, quoi.

Re-pureté pour finir. Pot de thé chez Glenarys, rapide, avant de foncer à nouveau sur notre 'balcon' du matin pour voir le soleil se coucher sur le K1. Un à un les sommets se teintent de rose, puis s'éteignent lentement...

Notre journée se termine à l'hôtel comme d'hab (BBC, messages, articles), mais, au moment du coucher, un toc-toc discret : c'est un des 'boys' (comme l'adorable patronne thibétaine appelle ses fils) qui nous apporte... deux bouillottes ! Et elles sont drôlement les bienvenues !!
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Commentaires
M
On sait maintenant tout sur la boutique et l'arrière-boutique !<br /> <br /> Merci pour cette leçon de thé et la vue de ces sommets enneigés, blancheur dont nos hauteurs pyrénéennes vont thé sous peu vont se parer... Bises et merci pour ce reportage digne de THELASSA.<br /> <br /> Maryse R.
Z
SUPERBE CETTE CHAINE DE L HIMALAYA NE BUVEZ PAS TROP DE THE MAIS CONSOMMER DE L AUTHENTIQUE LE PLUS POSSIBLE. un jour l'homme réagira j'espère face à son paradoxe entre profit et maintient de l'espèce humaine dans les conditions que la nature lui a offerte au départ biz zaza
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