31 octobre 2013
31/10 : Hué
Nouvelle bonne surprise du voyage - la enième... - : Hué. Arrivés sur les rotules hier soir, minuit tapante, nous nous sommes endormis dans un palace répondant au doux nom de Serene Palace Hotel (parfois écrit aussi Senere...) où, pour 22 Euro, nous avions une très grande chambre super équipée (y compris un ordi sur le bureau !) et flambant neuf : en fait, ce nouveau 'palace' n'a ouvert qu'il y a 4 mois et, étant situé dans une ruelle, met les bouchées doubles, en l'occurrence casse les prix, pour s'attirer la clientèle de touristes étrangers. Pas mal joué puisqu'il est assez rempli, et, effectivement, pas le moindre client vietnamien à l'horizon : les touristes vietnamiens ne descendent pas dans les hôtels, ils n'en ont pas (encore) les moyens. Mais nous espérons pour le très nombreux et très aimable personnel local que la stratégie du propriétaire paiera à long terme...
Reveillés par le chant du coq - aussi stupide que nos coqs français -, nous flemmardons un peu avant de petit dej (compris dans les 22 Euro bien sur !) et de partir sur nos bicyclettes louées auprès de l'hôtel. Nous allons en fait parcourir la quasi totalité des 'sites' signalés pour Hué : la rivière des Parfums, qui la baigne avant de se jeter dans l'océan 15km plus loin ; la Citadelle, modelée sur le plan de la Cite Interdite de Beijing (avec quelques emprunts à Vauban), dont nous ferons tout le tour des murailles de brique et des portes enluminées en suivant les douves à vélo ; le pont Eiffel, pont ferroviaire cousin de la tour éponyme, mais aussi du fameux pont Faidherbe de St Louis du Sénégal ; la pagode Tien Mu (Mu Tien ?...), trètours agréable havre de paix, pratiquement sans touristes à part nous deux, entourée de pins et de frangipaniers (malheureusement sans fleurs ni feuilles en octobre), où nous nous recueillons devant une collection de bonzaïs de toute beauté, et devant la voiture bleue (une Austin) du moine boudhiste qui s'était immolé par le feu à Saigon en 1963 pour protester contre les mesures anti-religieuses de Ngo Dinh Diem, la 'marionnette' sud-vietnamienne des USA à cette époque... ; le tombeau de l'empereur Tu Duc, poète romantique du 19ème, sans enfant d'aucune de ses 100 concubines car victime des oreillons dans son jeune âge, vaste parc arboré à 7km au sud de la ville, le plus beau parait-il de tous les autres tombeaux d'autres empereurs alentour ; le coucher du soleil sur la Rivière des Parfums, mais pas depuis un des nombreux bateaux-tigres disponibles, seulement depuis le très agréable jardin public qui la longe, au milieu des adultes en pyjamas (certains, en tout cas), des ados en séance de gym-tonique ou en 'paseo sur les ramblas', et des enfants en goguette, le tout par une température absolument idéale et dans une atmosphère non moins idéale faite de calme, de bienveillance et de sérénité.
Ah oui, vraiment, nous n'y serons pas restés longtemps (nous prenons l'avion demain matin pour Ho-Chi-Minh Ville) mais Hué nous a beaucoup plu. Le genre de ville que l'on regrette de quitter, et même où l'on se verrait bien habiter quelque temps. Une sorte de Kyoto vietnamien. En plus petit, car Hué ne compte que 500 000 habitants, contre trois fois plus pour Kyoto. Et puis il faut dire que le beau temps était de la partie, et pour nous qui étions un peu las du ciel blanc de Hanoi ce beau ciel bleu nous a fait un bien fou. Surtout, sans pollution !
Une petite anecdote avant de vous quitter. En nous dirigeant vers le tombeau de Tu Duc, empruntant pour cela l'avenue Dien Bien Phu, je sens ma pédale gauche donner du mou. Je m'arrête, et tout de suite à mes côtés une moto s'arrête aussi, et le gars me propose, en français (!), de m'aider, il a les outils, et il me resserre l'écrou devissé ; nous faisons connaissance, il s'appelle Djoung (?), il habite un village a 4 km de la, il est pompier, il est déjà venu à Toulouse, il pratique son français grâce à la télé (!), et il parle aussi l'anglais, même mieux, il a 7 enfants, il est en congé aujourd'hui, et il va nous amener par un raccourci connu de lui seul au fameux tombeau ; nous partons donc, lui à moto devant, moi en second, Sue fermant la marche ; mais je dois m'arrêter plusieurs fois pour qu'il resserre la pédale récalcitrante, jusqu'à ce qu'il décide de carrément 'foirer' le boulon de façon que l'écrou ne puisse pas se défaire complètement ; et, apres avoir emprunté un itinéraire certainement inconnu des guides et des cars de tourisme - nous avons pratiquement du traverser une rizière ! -, nous voici effectivement au tombeau du Duc, qui d'ailleurs était empereur ; il nous indique un étal de boissons et gourmandises, la marchande est de son village, elle gardera nos vélos pendant que nous visitons le tombeau ; nous visitons, nous le retrouvons devant un thé vietnamien et nous buvons aussi un rafraîchissement ; puis il propose de nous raccompagner par un autre raccourci qui doit nous mener sans trop de montées et descentes jusqu'a la ville ; nous faisons un bout de chemin, puis il s'arrête et nous montre le bout de la route, nous ne pouvons plus nous tromper pour rentrer à Hue, et est-ce que par hasard nous pourrions lui donner un peu d'argent pour son essence et ses 7 enfants ; ce que nous faisons, bien sur, sans nous faire prier ; mais, nous ne pouvons nous empêcher d'être un peu déçus qu'il ait devancés notre intention ; cependant, comment lui en vouloir, après toute sa gentillesse et son efficacité...
Dernière remarque sur Hué, la circulation y est à l'image du reste : très détendue. En effet, c'étaient nos premières bicyclettes au Vietnam, car nous n'aurions pas osé imaginer de circuler à velo à Hanoi ! Et bien, à Hue, ça n'a rien à voir avec Hanoi : d'abord il n'y a pratiquement pas de voitures, ensuite les motos et scooters klaxonnent moins frénétiquement, enfin les rares bicyclettes ont une espèce de priorité morale qui rend les déplacements très sympa. Nous avons même terminé de nuit, sans lumière bien entendu, mais sans avoir jamais vraiment peur de nous faire renverser. Un régal, on vous dit, ce Hué attend votre visite ! En plus, tous les guides sont d'accord, et nous aussi pour y avoir goûté cet apres-midi : la cuisine de Hué est réputée la meilleure et la plus fine de tout le Vietnam.
Reveillés par le chant du coq - aussi stupide que nos coqs français -, nous flemmardons un peu avant de petit dej (compris dans les 22 Euro bien sur !) et de partir sur nos bicyclettes louées auprès de l'hôtel. Nous allons en fait parcourir la quasi totalité des 'sites' signalés pour Hué : la rivière des Parfums, qui la baigne avant de se jeter dans l'océan 15km plus loin ; la Citadelle, modelée sur le plan de la Cite Interdite de Beijing (avec quelques emprunts à Vauban), dont nous ferons tout le tour des murailles de brique et des portes enluminées en suivant les douves à vélo ; le pont Eiffel, pont ferroviaire cousin de la tour éponyme, mais aussi du fameux pont Faidherbe de St Louis du Sénégal ; la pagode Tien Mu (Mu Tien ?...), trètours agréable havre de paix, pratiquement sans touristes à part nous deux, entourée de pins et de frangipaniers (malheureusement sans fleurs ni feuilles en octobre), où nous nous recueillons devant une collection de bonzaïs de toute beauté, et devant la voiture bleue (une Austin) du moine boudhiste qui s'était immolé par le feu à Saigon en 1963 pour protester contre les mesures anti-religieuses de Ngo Dinh Diem, la 'marionnette' sud-vietnamienne des USA à cette époque... ; le tombeau de l'empereur Tu Duc, poète romantique du 19ème, sans enfant d'aucune de ses 100 concubines car victime des oreillons dans son jeune âge, vaste parc arboré à 7km au sud de la ville, le plus beau parait-il de tous les autres tombeaux d'autres empereurs alentour ; le coucher du soleil sur la Rivière des Parfums, mais pas depuis un des nombreux bateaux-tigres disponibles, seulement depuis le très agréable jardin public qui la longe, au milieu des adultes en pyjamas (certains, en tout cas), des ados en séance de gym-tonique ou en 'paseo sur les ramblas', et des enfants en goguette, le tout par une température absolument idéale et dans une atmosphère non moins idéale faite de calme, de bienveillance et de sérénité.
Ah oui, vraiment, nous n'y serons pas restés longtemps (nous prenons l'avion demain matin pour Ho-Chi-Minh Ville) mais Hué nous a beaucoup plu. Le genre de ville que l'on regrette de quitter, et même où l'on se verrait bien habiter quelque temps. Une sorte de Kyoto vietnamien. En plus petit, car Hué ne compte que 500 000 habitants, contre trois fois plus pour Kyoto. Et puis il faut dire que le beau temps était de la partie, et pour nous qui étions un peu las du ciel blanc de Hanoi ce beau ciel bleu nous a fait un bien fou. Surtout, sans pollution !
Une petite anecdote avant de vous quitter. En nous dirigeant vers le tombeau de Tu Duc, empruntant pour cela l'avenue Dien Bien Phu, je sens ma pédale gauche donner du mou. Je m'arrête, et tout de suite à mes côtés une moto s'arrête aussi, et le gars me propose, en français (!), de m'aider, il a les outils, et il me resserre l'écrou devissé ; nous faisons connaissance, il s'appelle Djoung (?), il habite un village a 4 km de la, il est pompier, il est déjà venu à Toulouse, il pratique son français grâce à la télé (!), et il parle aussi l'anglais, même mieux, il a 7 enfants, il est en congé aujourd'hui, et il va nous amener par un raccourci connu de lui seul au fameux tombeau ; nous partons donc, lui à moto devant, moi en second, Sue fermant la marche ; mais je dois m'arrêter plusieurs fois pour qu'il resserre la pédale récalcitrante, jusqu'à ce qu'il décide de carrément 'foirer' le boulon de façon que l'écrou ne puisse pas se défaire complètement ; et, apres avoir emprunté un itinéraire certainement inconnu des guides et des cars de tourisme - nous avons pratiquement du traverser une rizière ! -, nous voici effectivement au tombeau du Duc, qui d'ailleurs était empereur ; il nous indique un étal de boissons et gourmandises, la marchande est de son village, elle gardera nos vélos pendant que nous visitons le tombeau ; nous visitons, nous le retrouvons devant un thé vietnamien et nous buvons aussi un rafraîchissement ; puis il propose de nous raccompagner par un autre raccourci qui doit nous mener sans trop de montées et descentes jusqu'a la ville ; nous faisons un bout de chemin, puis il s'arrête et nous montre le bout de la route, nous ne pouvons plus nous tromper pour rentrer à Hue, et est-ce que par hasard nous pourrions lui donner un peu d'argent pour son essence et ses 7 enfants ; ce que nous faisons, bien sur, sans nous faire prier ; mais, nous ne pouvons nous empêcher d'être un peu déçus qu'il ait devancés notre intention ; cependant, comment lui en vouloir, après toute sa gentillesse et son efficacité...
Dernière remarque sur Hué, la circulation y est à l'image du reste : très détendue. En effet, c'étaient nos premières bicyclettes au Vietnam, car nous n'aurions pas osé imaginer de circuler à velo à Hanoi ! Et bien, à Hue, ça n'a rien à voir avec Hanoi : d'abord il n'y a pratiquement pas de voitures, ensuite les motos et scooters klaxonnent moins frénétiquement, enfin les rares bicyclettes ont une espèce de priorité morale qui rend les déplacements très sympa. Nous avons même terminé de nuit, sans lumière bien entendu, mais sans avoir jamais vraiment peur de nous faire renverser. Un régal, on vous dit, ce Hué attend votre visite ! En plus, tous les guides sont d'accord, et nous aussi pour y avoir goûté cet apres-midi : la cuisine de Hué est réputée la meilleure et la plus fine de tout le Vietnam.
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