23/10 : Xi'an (2ème jour)

Deuxième grande surprise du voyage : l'extraordinaire armée de terre cuite du premier empereur de Chine. Comme dirait le guide Michelin : vaut le voyage !

Ce ne sont pas seulement les milliers de soldats grandeur nature qui frappent l'imagination, mais tout le contexte formidablement mis en valeur :
- Qin Shi Huang, 2ème siècle BC, a unifié et donné son nom à la Chine (Q se prononçant Tch) ; il a aussi démarré la construction de la Grande Muraille ; on comprend qu'après ça il ait voulu avoir une tombe digne de lui...
-  le site actuel ne serait sans doute qu'une petite partie d'un ensemble dix fois plus vaste englobant la tombe proprement dite, laquelle renfermerait une réplique en or de son palais...
- près d'un million d'artisans ont été nécessaires pour réaliser 'l'armée de l'ombre' : extraction et préparation de l'argile, fabrication des moules (plusieurs centaines de formes différentes), cuisson dans des fours à bois, démoulage et assemblage/collage, peinture et finitions (pas deux visages identiques !), sans oublier la fabrication des armes (chromées anti-corrosion) et des accessoires (chariots)...
- une fois terminés, les personnages, et chevaux, étaient placés dans des galeries creusées dans le sol, couvertes de troncs d'arbre puis de nattes et de terre ;
- du fait des exactions (pillages, incendies) et de l'oeuvre du temps, les galeries se sont effondrées sur les guerriers, brisant les corps (creux) et endommageant les têtes (pleines) ;
- c'est en creusant un puits que des paysans ont découvert le site en 1974 ; dès 1979 celui-ci était ouvert au public ; entre temps et depuis lors ce sont aussi des millions d'heures de travail qui ont été nécessaires pour reconstituer et recoller les millions de morceaux...
- le public, justement, chinois dans sa très grande majorité, se presse en rangs serrés, mais l'ensemble est si vaste et si pharaoniquement mis en scène qu'on n'a jamais l'impression d'être 'emporté par la foule'...
- cette impression de liberté et de complétude est renforcée par un  panneautage toujours bilingue, discret mais efficace.
- au total, donc, une formidable plongée dans l'histoire de l'humanité, qui nous fait totalement rayer de notre vocabulaire l'infortuné terme d'infortune employé hier soir...

De retour en ville, la tête encore pleine d'images archéologiques, nous avons un peu flâné autour de la gare, à contempler les gens. Nous pensions avoir rencontré des paysans à Shanghai, mais en fait ils avaient déjà sauté le pas ; les vrais paysans en exode sont ici, autour de la gare de Xi'an, avec leurs sacs de riz comme baluchons, leurs habits bleu foncé un peu trop lavés, et l'immense patience qui est la leur depuis tant de siècles...

Parmi les distractions qui leur sont proposées, à eux mais aussi à tous les badauds alentour, la calligraphie, dont Xi'an est un centre historique ; et nous regardons avec eux, dans un grand stand en plein air, les maîtres graphistes à la main qui ne tremble pas faire courir leurs épais pinceaux sur de grands panneaux de papier ou de tissu.

Et puis, comme Xi'an est aussi un grand centre musulman (nous sommes à 1500 km à l'ouest de Beijing et de Shanghai), nous sommes allés grignoter notre déjeuner/goûter/dîner dans l'incroyable rue Bei-Yuan-Men, à deux pas des 'temples' Bell Tower et Drum Tower qui marquent le centre commercial chic (Sephora, Zara, Marks&Spencer,...) de cette ville décidément pleine de ressources !

Comments

[zaza]

je ne vois aucun de vos visages avec une mine fatiguée , nous admirons cette fraicheur dans la jeunesse de votre esprit qui ne laisse aucune place aux rides, de vrais baroudeurs vive le voyage, et ramenez pleins de souvenirs dans vos bagages ils sont assez grands pour ça, bise zaza