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Notre Tour du Monde en 80 jours
23 novembre 2013

23/11 : Udaipur (3ème jour)

Bruits de la campagne indienne : une vache (gaï) ou un buffle (bhas) meugle, un paon 'léonne' dans un champ, un oiseau inconnu jacasse d'une façon inconnue, un singe à la longue queue joue à Tarzan dans un arbre, des criquets indiens chantent, des grenouilles indiennes croassent... Et, au loin, un tambour villageois résonne !

Nous sommes depuis hier soir au Krishna Ranch, à 7 km du centre ville, près du village de Badi. C'est une sorte de club équestre, avec une vingtaine de chevaux et 3 ou 4 'maisonnettes' qui abritent autant de chambres, dans la nature autour du 'club house' où nous prenons nos repas en commun avec les autres 'hôtes' : un couple d'Anglaises mûres et deux Etatsuniennes plus jeunes.

Hier soir, après un savoureux dîner indien, cuisiné par Naranee, grande discussion à bâtons rompus avec Dinesh Jain, le maître céans, 46 ans, marié à Francine, une Hollandaise, avec qui ils ont un fils de 13 ans (Francine n'est pas là ce soir car elle tient un autre hôtel en ville). Sujets ? L'Inde, et ses moeurs, l'emploi, les femmes, la famille, le nombre d'enfants, la politique, les élections, les Rajpouts, les castes, les mariages,...

Lorsque nous éteignons la lumière, le mariage est presque fini (les chants ont remplacé les 'tablas') et nous passons une très bonne nuit, à peine interrompue par un coup de fil de Samba Diarra (Monique, "ton cousin"...) transféré à 2h30 du matin, relayé par trois coqs à partir de 6h... Mais tout ça, ce sont des bruits sympathiques, et nous nous levons à 8h pour un extra petit dej.

Dinesh et les deux Anglaises sont assis autour d'une table de jardin, installée sur la terre battue entre la cuisine en plein air de Naranee, la grande cage où trois petits chiots se bousculent, le stock de selles et de bombes, et une demi douzaine de magnifiques chevaux de selle Marwali, dont la particularité est d'avoir les oreilles en lyre, en train de vider leur 'nose bag' pendant que les ''lads' de Dinesh les nettoient de la crinière aux sabots. De l'autre côté de la murette, vaches, veaux, chèvres et poules vont et viennent en bonne entente. Au delà des chevaux, le jardin potager du 'ranch' avec en particulier une grande parcelle d'aubergines (déjà goûtées dans le curry hier soir).

Après le petit dej, et ayant renoncé à une balade à cheval (car pas possible en dessous de 3 heures), nous partons à pied dans la campagne. Quel plaisir de marcher sans être accrochés par les vendeurs, sans être frôlés à chaque instant par des motos ou des rickshaws, sans faire attention à ne pas mettre ses pieds dans des crachats, des ordures, ou pire... Vraiment une grande respiration, une grande parenthèse dans notre parcours de l'Inde des villes. Ici, nous croisons des paysans à vélo, des paysannes souriantes, des enfants qui vont à l'école du coin en rigolant, des vaches et des buffles qui ne nous barrent pas le passage, des chiens qui ne grondent pas, des singes qui ne nous menacent pas... Et à chaque détour du chemin, une scène biblique : un homme applanit sa parcelle avant semis, une femme marche sur une diguette avec un couffin sur la tête, une jeune fille porte de l'eau dans deux grands pots en laiton, deux femmes battent le linge près du petit canal,... Quelle paix, quel calme et quelle sérénité !

Sur la digue du lac de Badi, dit aussi Tiger Lake, une vache engloutit méthodiquement, et concrètement, tout un Hindustani Times : c'est peut être une solution pour les tas d'ordures, au moins partielle ? En contrebas, un couple est assis sur les dernières marches du ghat. Plus loin, une douzaine de jeunes sont occupés à dresser, à l'aide de simples cordes, de lourds poteaux en béton pour tirer des câbles électriques.

En rentrant au 'ranch', nous traversons un village où une candidate vient de tenir un 'political meeting'. Oui, une candida-te. C'est un autre paradoxe indien. On ne voit pratiquement aucune femme employée dans le secteur 'moderne' : commerces, transports, hôtellerie (ce sont des gars qui font les chambres), pas une seule femme. Leurs occupations sont encore largement 'primaires' (agriculture, élevage) à la campagne, et limitées aux tâches de 'house wife' en ville. Pourtant, elles sont de plus en plus instruites, et le temps n'est sans doute pas loin où 'la femme indienne s'éveillera'... En attendant, comme les traditions sont longues à évoluer, les femmes commencent à manquer en Inde (93 pour 100 hommes), et ceci malgré l'interdiction récente d'écographie visant à connaître très tôt le sexe d'un foetus...

Après 3 h de marche, une bonne douche à l'eau chaude solaire (presque trop chaude !), un bon déjeuner léger, et nous voilà repartis vers le centre ville et notre chouette hôtel de la première nuit. Je suis sur la terrasse, dominant le lac au coucher du soleil, et le spectacle est grandiose. Sue a préféré se promener dans les ruelles tortueuses et acrobatiques du quartier. Je lui montrerai les photos...
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Commentaires
R
Vraiment, vous aurez la tête, les yeux et les oreilles pleins de bruits, odeurs, vues magnifiques. THALASSA continue ! Bises de SEMEAC
Z
alors rebonjour, Sacha adorant l'équitation et inscrit depuis cette année dans un club il ne sait pourtant pas me dire ce que signifie les oreilles en lyre pour les chevaux, avez vous une explication??je trouve ces femmes indiennes magnifiques<br /> <br /> et si sue veut bein apprendre la manière dont elles déshabillent de leur drap de couleur (sarhi??)quel nom déjà pour ces belle robes tissu?? bisou
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