22/10 : Shanghai - Xi'an (1500 km en train)

Partis hier soir à 22h, arrivés ce matin à 8h46, après une nuit agitée. En fait notre train était un CRH, un TGV chinois, qui roulait à 150 entre les arrêts (8), avec des pointes à 250. Nous étions dans un compartiment à 4 couchettes, avec un couple de Xianais venus voir leur petit-fils (one child policy) à Shanghai.

Une heure environ avant l'arrivée, nous sortons regarder le paysage dans le couloir : brouillard jaunâtre, ou poussière en suspension, on n'y voit pas grand chose. Et puis voici Xian. La plus grande surprise du voyage, jusque là...

Xi'an est devenue mondialement célèbre à partir de ce jour de 1974 (?) où des paysans ont découvert la tombe de Qinshihuang, le premier empereur unificateur du pays, et surtout les 6000 guerriers de terre cuite, grandeur nature, qui la gardaient. Nous y allons demain, c'est à une heure de bus de la ville.

Mais cette ville était aussi le terminal de la route de la soie, et elle en a gardé d'énormes remparts (que l'on peut parcourir à vélo) et de nombreux autres monuments. Elle est aussi un centre musulman important. Enfin, elle est surtout aujourd'hui à la pointe du développement aérospatial de la Chine. Tout ceci faisant que, au lieu d'une charmante petite cité médiévale resserrée autour de sa richesse archéologique, nous sommes arrivés dans une métropole de... 7 millions d'habitants !!! Elle a une gare TGV ahurissante et même un... métro !!! Et comme le tourisme est loin d'être sa préoccupation première, il s'en suit que nous nous sentons complètement paumés.

Descendus à l'Ibis, un des moins chers avec 25€ la chambre, et situé dans le rectangle des remparts (4,5 x 2,7 km), nous avons découvert la 'vraie' Chine. Celle des villes poussiéreuses, les arroseuses municipales ne parvenant qu'à coller un peu la poussière au sol ; celle de l'exode rural, massif, et des énormes efforts qu'il faut déployer pour loger ces paysans déracinés (plusieurs dizaines de tours de 50 étages sont en construction simultanée ; celle des bus urbains brinquebalants (0,12€ le ticket), des taxis pirates, des deux roues omniprésents (électriques, on ne les entend pas...), des traversées de rue périlleuses ; celle de la saleté, qui n'est pas seulement poussiéreuse...

Alors ce soir, dans notre chambre de l'Ibis, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à toutes les chambres d'Ibis du monde, nous mesurons à la fois notre chance fondamentale et notre relative et circonstancielle infortune...