5 novembre 2013
4/11 : Hua Hin (et retour à Bangkok)
Qu'est-ce pour vous que la Thaïlande? (vous avez 3 heures). En collationnant vos réponses, ça donne à peu près ça :
- tourisme sexuel
- trafic de drogue
- boxe assez spéciale
- raz de marée (ex: le tsunami de 2004)
Et bien vous avez (presque) tout faux. Grâce à nos amis Margaret (3 ans consul US à Udon, 4 ans 'political officer' à l'ambassade US de Bangkok, 6 ans de mariage avec Peter) et Peter lui-même (businessman thaï, études aux USA mais famille d'origine chinoise), nous avons beaucoup appris et beaucoup découvert.
D'abord que la Thaïlande n'a jamais été colonisée. Pourtant pendant tout le 19ème ce n'est pas faute pour les deux puissances coloniales installées à l'ouest (l'Angleterre, en Inde, Birmanie et Malaysie) et à l'est (la France, au Cambodge, Laos et Vietnam) d'avoir essayé, de façon plus ou moins diplomatique ou guerrière, de séduire ou de contraindre le pays de Siam. Peine perdue : celui-ci s'en est toujours tiré en jouant les avances de l'une contre les menaces de l'autre. Pendant la 2ème guerre, pourtant, la Thaïlande a fini, sous peine d'écrasement et de disparition, par prendre position du côté de l'Axe, ouvrant ainsi la route de Singapour aux troupes japonaises : à l'est, vers la Birmanie (aujourd'hui Myanmar), un certain pont sur la rivière Kwai s'est ainsi révélé d'une grande importance stratégique (nous espérons y aller après demain ?). Le plus extraordinaire est que, voyant le Japon en mauvaise posture, la Thailande a commencé à faire risette aux USA, suffisamment tôt pour échapper à toute demande de réparation ! Deux exemples du savoir-faire, et de l'ambivalence, thaïs.
Deuxième découverte : la vieille monarchie siamoise, aujourd'hui constitutionnelle thaï (depuis 1939), est un pouvoir spirituel très puissant qui a toujours su trouver la voie médiane entre les deux poussées impérialistes, britannique et française. Le roi actuel (Rama 9, 86 ans) a beaucoup fait pour l'équilibre des pouvoirs dans sa jeune 'démocratie'. Et même s'il semble aujourd'hui un peu dépassé par l'âge et les conflits d'intérêt des politiciens-businessman, la monarchie thaïe reste un trésor pour ses sujets. Nous en avons eu le sentiment très net aujourd'hui en visitant l'ancien palais royal de Hua Hin, à 240 km au sud de Bangkok, sur la côte du Golfe de Thaïlande, où M&P nous avaient emmenés passer dimanche et lundi : grand parc en bordure de mer, pelouses luxuriantes, frangipaniers et cocotiers ployant sous une brise marine soutenue et bienvenue, vastes constructions en bois sur deux niveaux, aérées au maximum, interconnectées par un réseau de galeries ouvertes sur pilotis, magnifiques parquets en teck vernis... Dans ce paradis tropical, où nous étions pratiquement les seuls non-thaïs, et que l'on visite pieds nus et en silence ("please take photograph in a polite gesture"), Il flottait une atmosphère de grand respect teinté d'une certaine fierté : ce palais, ces soieries de couleurs, cette monarchie, cette histoire, nous appartiennent à nous les Thaïs, c'est nous mêmes que nous visitons.
Troisième découverte : l'influence de l'Inde antique. Il y a eu effectivement, dans des temps très anciens, plusieurs vagues de Brahmines qui sont venus 'évangéliser' le Siam. Une première, marquée par l'hindouisme, a laissé derrière elle des pans entiers des Upanishads que les Siamois ont incorporé dans leur culture : le Ramayana par exemple, devenu Ramakian (les rois siamois sont nommés Rama), et surtout le sanskrit qui a donné naissance au siamois écrit. La deuxième vague d'influence indienne a été bien évidemment l'introduction du boudhisme, aujourd'hui la 'religion' d'environ 90% de la population.
Enfin, et ce sera tout pour ce soir, voici notre 'glossaire des indispensables' pour le thaï : :
Hello : sa wa di (ka/crap)
Bye : seu (note haute)
Thanks : kop coun
Rice : kow
Noodles : kwetio (rice), sen mi (round)
Good : dee
Beer : beer
1,2,3 : nen, song, san
Please : karuna, ko-a
Sorry : kô tot
Quick : rowa
Ah, non ! J'ai oublié de vous parler du Railway Hôtel que nous avons visité en sortant du Vieux Palais Royal. C'est un magnifique établissement du début XXème, dans la lignée du Pera Palace (Istambul), du Peninsula (Hong Kong) ou de la Koutoubia (Marrakech). Mais, en plus des autres (salles magnifiques, chambres luxueuses, etc), il a une particularité : l'art topiaire. Se promener dans ses jardins ressemble ainsi un peu à un parcours dans un zoo ! J'ai mis quelques photos, c'est un clin d'oeil aux petits enfants.
- tourisme sexuel
- trafic de drogue
- boxe assez spéciale
- raz de marée (ex: le tsunami de 2004)
Et bien vous avez (presque) tout faux. Grâce à nos amis Margaret (3 ans consul US à Udon, 4 ans 'political officer' à l'ambassade US de Bangkok, 6 ans de mariage avec Peter) et Peter lui-même (businessman thaï, études aux USA mais famille d'origine chinoise), nous avons beaucoup appris et beaucoup découvert.
D'abord que la Thaïlande n'a jamais été colonisée. Pourtant pendant tout le 19ème ce n'est pas faute pour les deux puissances coloniales installées à l'ouest (l'Angleterre, en Inde, Birmanie et Malaysie) et à l'est (la France, au Cambodge, Laos et Vietnam) d'avoir essayé, de façon plus ou moins diplomatique ou guerrière, de séduire ou de contraindre le pays de Siam. Peine perdue : celui-ci s'en est toujours tiré en jouant les avances de l'une contre les menaces de l'autre. Pendant la 2ème guerre, pourtant, la Thaïlande a fini, sous peine d'écrasement et de disparition, par prendre position du côté de l'Axe, ouvrant ainsi la route de Singapour aux troupes japonaises : à l'est, vers la Birmanie (aujourd'hui Myanmar), un certain pont sur la rivière Kwai s'est ainsi révélé d'une grande importance stratégique (nous espérons y aller après demain ?). Le plus extraordinaire est que, voyant le Japon en mauvaise posture, la Thailande a commencé à faire risette aux USA, suffisamment tôt pour échapper à toute demande de réparation ! Deux exemples du savoir-faire, et de l'ambivalence, thaïs.
Deuxième découverte : la vieille monarchie siamoise, aujourd'hui constitutionnelle thaï (depuis 1939), est un pouvoir spirituel très puissant qui a toujours su trouver la voie médiane entre les deux poussées impérialistes, britannique et française. Le roi actuel (Rama 9, 86 ans) a beaucoup fait pour l'équilibre des pouvoirs dans sa jeune 'démocratie'. Et même s'il semble aujourd'hui un peu dépassé par l'âge et les conflits d'intérêt des politiciens-businessman, la monarchie thaïe reste un trésor pour ses sujets. Nous en avons eu le sentiment très net aujourd'hui en visitant l'ancien palais royal de Hua Hin, à 240 km au sud de Bangkok, sur la côte du Golfe de Thaïlande, où M&P nous avaient emmenés passer dimanche et lundi : grand parc en bordure de mer, pelouses luxuriantes, frangipaniers et cocotiers ployant sous une brise marine soutenue et bienvenue, vastes constructions en bois sur deux niveaux, aérées au maximum, interconnectées par un réseau de galeries ouvertes sur pilotis, magnifiques parquets en teck vernis... Dans ce paradis tropical, où nous étions pratiquement les seuls non-thaïs, et que l'on visite pieds nus et en silence ("please take photograph in a polite gesture"), Il flottait une atmosphère de grand respect teinté d'une certaine fierté : ce palais, ces soieries de couleurs, cette monarchie, cette histoire, nous appartiennent à nous les Thaïs, c'est nous mêmes que nous visitons.
Troisième découverte : l'influence de l'Inde antique. Il y a eu effectivement, dans des temps très anciens, plusieurs vagues de Brahmines qui sont venus 'évangéliser' le Siam. Une première, marquée par l'hindouisme, a laissé derrière elle des pans entiers des Upanishads que les Siamois ont incorporé dans leur culture : le Ramayana par exemple, devenu Ramakian (les rois siamois sont nommés Rama), et surtout le sanskrit qui a donné naissance au siamois écrit. La deuxième vague d'influence indienne a été bien évidemment l'introduction du boudhisme, aujourd'hui la 'religion' d'environ 90% de la population.
Enfin, et ce sera tout pour ce soir, voici notre 'glossaire des indispensables' pour le thaï : :
Hello : sa wa di (ka/crap)
Bye : seu (note haute)
Thanks : kop coun
Rice : kow
Noodles : kwetio (rice), sen mi (round)
Good : dee
Beer : beer
1,2,3 : nen, song, san
Please : karuna, ko-a
Sorry : kô tot
Quick : rowa
Ah, non ! J'ai oublié de vous parler du Railway Hôtel que nous avons visité en sortant du Vieux Palais Royal. C'est un magnifique établissement du début XXème, dans la lignée du Pera Palace (Istambul), du Peninsula (Hong Kong) ou de la Koutoubia (Marrakech). Mais, en plus des autres (salles magnifiques, chambres luxueuses, etc), il a une particularité : l'art topiaire. Se promener dans ses jardins ressemble ainsi un peu à un parcours dans un zoo ! J'ai mis quelques photos, c'est un clin d'oeil aux petits enfants.
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