29 octobre 2013
29/10 : Hanoi (3eme jour)
Dans la voiture qui nous emmène ce matin 'a la campagne', et qui commence par une heure de banlieues colorées ou nous avons tout le loisir d'essayer de déchiffrer, ou plutôt deviner, la signification de ces milliers d'inscriptions, nous méditons a nouveau sur le mystère des langues...
Renseignements pris, auprès de ce Routard bien buriné emprunté a l'Auberge de Shanghai, le vietnamien est un derivé du langage de la puissance dominante, le chinois, transcrit un beau matin de l'an de grâce 1600-et-quelques en caractères romains par un jésuite français au nom improbable de Alexandre de Rhodes. S'agissant d'une langue monosyllabique tonale, Alex a choisi de distinguer les différentes tonalités par des accents, avec le résultat que la langue vietnamienne en regorge. Mais il fallait bien ca puisqu'un même mot 'chanté' différemment peut avoir des tas de sens très différents. Exemple entre tous : 'be' peut vouloir dire flacon a alcool, train-radeau, petit, rompre, avoir honte, veau, porter dans ses bras, trône, océan et gaine de feuille de bananier !
Pour notre part, a l'aube de notre troisieme jour, nous en sommes a peu pres la :
Bonjour, salut : xin tsao (peut aussi vouloir dire au revoir)
Merci : cam err (en collant la langue au palais)
Au revoir : tan biet
Riz : com
Nouilles : mi
Vermicelles : bun
Soupe : pho
Boeuf : bo
Poulet : ga (qui veut aussi dire gare...)
Pork : heo
Lait : sua
Oui : vang
Non : khong
Il est evident que ce n'est pas avec ce minuscule vocabulaire que nous allons pouvoir comprendre les inscriptions hautes en couleurs qui ornent la moindre entrée de ces milliers de petits magasins ; et petits les magasins le sont, puisque la norme de largeur des constructions ici est de 3 mètres ; on voit ainsi s'élever des immeubles jusqu'à des hauteurs très peu proportionnées à leur largeur ; notre hôtel, par exemple, compte 7 étages, soit plus de 20 mètres de haut pour 3 de large.
En outre, l'atmosphère, ce matin comme hier et comme beaucoup de jours de cette période 'entre-cyclonique' de l'année, est particulièrement laiteuse, cotonneuse, un calvaire pour la photographie... Il fait bon, 27-28 degrés, mais la visibilité est à peu près de 100 mètres, et moi qui voulais faire quelques images de la campagne, me voilà servi...
Un peu plus loin, nous devons être dans un coin particulièrement enthousiaste, ou au contraire particulièrement réticent, car nous voici soudain environnés de drapeaux rouges et d'énormes panneaux de propagande où des triplettes paysans-ouvriers-soldats regardent au loin avec des regards on ne peut plus d'acier et des sourires on ne peut plus confiants... L'oncle Ho, décédé en 1969, peut dormir tranquille.
Et nous voici bientôt rendus à 45 km de Hanoi dans ce groupe de hameaux censés préfigurer une sorte de 'réserve' à la mémoire du Vietnam rural ; celui de Mong Phu, en particulier, où nous passons une bonne heure a déambuler et à traquer des images du 'Vietnam éternel' : temple boudhiste (10% de la population vietnamienne) aux toits en aile de pigeon et aux tuiles en quinconces, église catholique (10% aussi) où le bedaud Joseph nous parle, par gestes et photos, de Benoit 16 et de 'Francisco', bottes de foin dans les cours, curieuses briques en latérite, enfants rentrant de l'école à vélo...
Nous entrons dans 'le' café-restaurant du coin, et, assis sur des sièges en bois verni et lamelles de bambous, nous dégustons un café vietnamien aux arômes fugitifs de chocolat et de cardamome, en contemplant les papillons géants butiner les fleurs de lanturias, et ce pauvre chien en cage qui n'en mène pas large chaque fois que la jeune patronne regarde dans sa direction : en venant, nous avons vu plusieurs étals proposant des quartiers canins bien rebondis et bien grilles...
Sur la route du retour, nous croisons une paysanne menant sa bufflesse se baigner dans un étang couvert de nénuphars ; plus loin, des rizières, la plupart déjà recoltées, mais comme il est possible de faire trois récoltes dans l'année, il y en a toujours à tous les stades du développement du riz ; et, vision inédite pour nous, très souvent une tombe en plein milieu du champ, sans doute pour attirer l'attention de(s) dieu(x) sur cette parcelle ?
De retour à l'hôtel, comme nous avons accès a l'ordi en libre service - mais sans accents - nous en profitons pour 'clavioter' copieusement : quel plaisir de laisser courir ses doigts au rythme de sa pensée - ou presque !
Ce soir, nous nous coûchons tot, car demain c'est le départ pour Hue - 13 heures de train pour 800 km... Ca semble beaucoup, mais peut-être ainsi serons-nous 'affranchis' de tous ces touristes internationaux, très souvent français, que nous côtoyons depuis notre arrivée à Hanoi ?
Renseignements pris, auprès de ce Routard bien buriné emprunté a l'Auberge de Shanghai, le vietnamien est un derivé du langage de la puissance dominante, le chinois, transcrit un beau matin de l'an de grâce 1600-et-quelques en caractères romains par un jésuite français au nom improbable de Alexandre de Rhodes. S'agissant d'une langue monosyllabique tonale, Alex a choisi de distinguer les différentes tonalités par des accents, avec le résultat que la langue vietnamienne en regorge. Mais il fallait bien ca puisqu'un même mot 'chanté' différemment peut avoir des tas de sens très différents. Exemple entre tous : 'be' peut vouloir dire flacon a alcool, train-radeau, petit, rompre, avoir honte, veau, porter dans ses bras, trône, océan et gaine de feuille de bananier !
Pour notre part, a l'aube de notre troisieme jour, nous en sommes a peu pres la :
Bonjour, salut : xin tsao (peut aussi vouloir dire au revoir)
Merci : cam err (en collant la langue au palais)
Au revoir : tan biet
Riz : com
Nouilles : mi
Vermicelles : bun
Soupe : pho
Boeuf : bo
Poulet : ga (qui veut aussi dire gare...)
Pork : heo
Lait : sua
Oui : vang
Non : khong
Il est evident que ce n'est pas avec ce minuscule vocabulaire que nous allons pouvoir comprendre les inscriptions hautes en couleurs qui ornent la moindre entrée de ces milliers de petits magasins ; et petits les magasins le sont, puisque la norme de largeur des constructions ici est de 3 mètres ; on voit ainsi s'élever des immeubles jusqu'à des hauteurs très peu proportionnées à leur largeur ; notre hôtel, par exemple, compte 7 étages, soit plus de 20 mètres de haut pour 3 de large.
En outre, l'atmosphère, ce matin comme hier et comme beaucoup de jours de cette période 'entre-cyclonique' de l'année, est particulièrement laiteuse, cotonneuse, un calvaire pour la photographie... Il fait bon, 27-28 degrés, mais la visibilité est à peu près de 100 mètres, et moi qui voulais faire quelques images de la campagne, me voilà servi...
Un peu plus loin, nous devons être dans un coin particulièrement enthousiaste, ou au contraire particulièrement réticent, car nous voici soudain environnés de drapeaux rouges et d'énormes panneaux de propagande où des triplettes paysans-ouvriers-soldats regardent au loin avec des regards on ne peut plus d'acier et des sourires on ne peut plus confiants... L'oncle Ho, décédé en 1969, peut dormir tranquille.
Et nous voici bientôt rendus à 45 km de Hanoi dans ce groupe de hameaux censés préfigurer une sorte de 'réserve' à la mémoire du Vietnam rural ; celui de Mong Phu, en particulier, où nous passons une bonne heure a déambuler et à traquer des images du 'Vietnam éternel' : temple boudhiste (10% de la population vietnamienne) aux toits en aile de pigeon et aux tuiles en quinconces, église catholique (10% aussi) où le bedaud Joseph nous parle, par gestes et photos, de Benoit 16 et de 'Francisco', bottes de foin dans les cours, curieuses briques en latérite, enfants rentrant de l'école à vélo...
Nous entrons dans 'le' café-restaurant du coin, et, assis sur des sièges en bois verni et lamelles de bambous, nous dégustons un café vietnamien aux arômes fugitifs de chocolat et de cardamome, en contemplant les papillons géants butiner les fleurs de lanturias, et ce pauvre chien en cage qui n'en mène pas large chaque fois que la jeune patronne regarde dans sa direction : en venant, nous avons vu plusieurs étals proposant des quartiers canins bien rebondis et bien grilles...
Sur la route du retour, nous croisons une paysanne menant sa bufflesse se baigner dans un étang couvert de nénuphars ; plus loin, des rizières, la plupart déjà recoltées, mais comme il est possible de faire trois récoltes dans l'année, il y en a toujours à tous les stades du développement du riz ; et, vision inédite pour nous, très souvent une tombe en plein milieu du champ, sans doute pour attirer l'attention de(s) dieu(x) sur cette parcelle ?
De retour à l'hôtel, comme nous avons accès a l'ordi en libre service - mais sans accents - nous en profitons pour 'clavioter' copieusement : quel plaisir de laisser courir ses doigts au rythme de sa pensée - ou presque !
Ce soir, nous nous coûchons tot, car demain c'est le départ pour Hue - 13 heures de train pour 800 km... Ca semble beaucoup, mais peut-être ainsi serons-nous 'affranchis' de tous ces touristes internationaux, très souvent français, que nous côtoyons depuis notre arrivée à Hanoi ?
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