27/10 : Hong Kong - Hanoï (800 km en avion)

Puisque nous n'allons rien nous mettre sous la dent avant ce soir à Hanoï, et que l'Ibis propose un buffet-breakfast ce dimanche matin, nous 'brunchons' vers 10h.

Un peu plus tard, dans l'airport express, nous passons devant un groupe d'une vingtaine de tours de 50 étages, serrées les unes contre les autres ; après calcul, c'est l'équivalent de la population de Tarbes qui y loge. Et des groupes similaires, il y en a un paquet...

Voilà, c'était donc notre deuxième visite en Chine continentale (2005, congrès CIID à Beijing, avec 1 semaine d'excursion dans le sud, à Guiyang et Guillin) et notre troisième à Hong Kong (2006, aller et retour Melbourne), mais quatrième pour Sue bien sûr.

Curieuse coïncidence : dans le numéro du Guardian Weekly que nous lisons dans l'avion, cet édito sur les relations actuelles entre Chine et GB. Comme quoi, au cours de son très récent voyage en Chine, le ministre des finances britannique, George Osborne, aurait trop largement et imprudemment 'ouvert' son pays aux intérêts chinois en matières nucléaire, bancaire et informatique, tel le naïf Bambi dans la grande forêt, accompagné et encouragé par son compère PanPan censé être le maire de Londres, l'excentrique et ultra libéral Boris Johnson... Une sorte de contre-écho à ce que j'écrivais ce matin (très) tôt... Qui a raison ? Sans doute aucun de nous deux...

En arrivant, nous 'perdons' une heure (+6 sur l'heure de France et +7 sur l'Angleterre) mais il fait nuit quand l'avion se pose. Et tout de suite le contraste : aux éclairages a giorno du Japon et de la Chine succèdent les taches jaunes des réverbères publics. C'est que en moins de deux heures de vol, nous passons de 22000$ de revenu moyen par personne et par an à Hong Kong à 500 ici, soit 42 fois moins. Bien sur, cela ne signifie pas que les Vietnamiens soient 42 fois plus pauvres ni que les Hongkongais soient 42 fois plus heureux, mais cela donne tout de même une idée de l'écart entre les deux. D'ailleurs, nous le sentons bien, entassés dans notre Minibus, et voyant défiler les banlieues puis la ville sous nos yeux : nous sommes à Dakar.

Pourtant nous sommes bien à Hanoï, au Vietnam. Mot magique de mon enfance, pays de La route mandarine, l'Indochine, comme on disait alors, est aussi ma première prise de conscience politique : 1954, j'ai 10 ans, et je me souviens des larmes de mes parents écoutant la chute de Dien Bien Phu á la radio, au Maroc...

Mais beaucoup d'eau a coulé depuis lors sous les ponts du Vietnam. D'abord cette nouvelle guerre, contre les USA, de 1961 à 1973, gagnée par tout un peuple, encore plus mobilisé que contre les Français. Puis la réunification entre le Nord et le Sud, sous les auspices du vieil Hi Chi Minh (1976). Et puis une nouvelle guerre, non armée celle-là, mais encore plus difficile à gagner : la guerre contre la pauvreté. Surtout que les bouches à nourrir sont devenues aujourd'hui pas loin de 100 millions (89 exactement) !

Alors cela se voit bien : aux innombrables scooters et motos (tous casqués sans exception), à la vétusté du parc automobile, aux trottoirs non revêtus, aux lumières chiches, aux ornières dans les rues, aux petits métiers 'informels', sans parler de la valeur de la monnaie nationale (1€ vaut 27 000 dongs...).

L'hôtel que nous a trouvé Sue s'appelle Serendipity, du nom de ces découvertes scientiques faites de façon fortuite (telle la pénicilline). Petit, plein de charme, il est aussi très bon marché (21€ la chambre double avec petit dej).

Comments

[Loïc]

Sue, Bernard, depuis le début du périple, je voyage en secret avec vous. Je tenais à vous remercier de cette fabuleuse tranche de vie que vous partagez si généreusement. Et quels articles !...c'est un plaisir renouvelé à chaque fois. Ce matin, en préparant un gâteau pour ma petite famille, je voyageais en pensées dans ce vaste monde et me remémorais ce passage du poème "L'horloge" de Baudelaire qui m'avait marqué :



"Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto Memor !

(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)

Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !"



A bientôt, chers chercheurs d'or.

[Claire]

Je lis avec intérêt votre récit et espère que votre fabuleux voyage ne vous épuise pas trop: vous allez nous revenir avec des muscles d'acier: vous serez bon pour le marathon!!!! Mais.... Aurez vous envie de revenir dans cette pôvre petite france (avec un petit f) À vous lire je me le demande !!!!!