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Notre Tour du Monde en 80 jours
31 octobre 2013

30/10 : Hanoi - Hué (700 km en train)

18h30 : le soleil s'est couché il y a environ une heure, comme il le fait régulièrement depuis que nous sommes sous le tropique du Cancer, jetant sur les rizières la belle et chaude lumière de ses derniers rayons. Nous sommes dans le 'Train de la Réunification', parti ce matin à 9h de Hanoi, et nous avons pris une heure et demi de retard, ce qui signifie sans doute Hué vers minuit. Mais pas de regrets : nous le voulions, nous l'avons.

Ce matin, quand nous avons pris place dans ce wagon, vétuste mais privilégié (soft seats et air conditionné), la gare de Hanoi était toujours aussi vide et calme que l'autre jour : bizarre.

Le train se traîne un peu, une moyenne prévisionnelle de 55 km/h avec des pointes à 65-70... Il faut dire qu'il lui serait difficile de faire mieux compte tenu du fait que :
- tout au long de l'agglomération de Hanoi la voie ferrée n'est pas protégée, elle frôle les magasins et habitations, elle est comme 'intégrée' dans l'espace de vie des riverains ;
- c'est une ligne à voie unique, de 1500 km de long jusqu'à Ho Chi Minh Ville, avec des sections de croisement, et donc des arrêts non programmés ;
- c'est une ligne en travaux perpétuels (ballast, ponts, digues,...), qui entraînent de nombreux ralentissements...

Mais c'est un train sympa. Non seulement chargé d'histoire (voir son nom), mais aussi très utile et très pratiqué pour des liaisons locales intermédiaires. Aussi comporte-t-il 12 arrêts jusqu'à Hué (+ 15 autres par la suite...) qui sont autant de stations type caravansérail : beaucoup de descentes et beaucoup de montées, avec beaucoup de bagages. Côté distractions, deux écrans vidéo diffusent des trucs en vietnamien, mais le spectacle de la campagne suffit à notre bonheur. Côté restauration, c'est parfait : trois ou quatre types de chariots (boissons, grignotages, plats chauds,...) passent régulièrement. Il n'y a guère que le tangage latéral très excessif, le vacarme ambiant permanent (bruits de gorge, hurlements d'enfants, glapissements d'adultes,..) et l'état un peu sommaire des toilettes, ou encore la toute petite souris qui passe entre nos pieds vers la fin du voyage, qui sont à mettre au débit de l'expérience.

Parce que, au crédit, nous avons été gâtés. D'abord, nous attendions des 'contacts' locaux, et, forcément, quand on voyage 15h avec les mêmes personnes ou presque, on finit par établir des contacts : nous nous souviendrons en particulier de cet échange de gâteaux (pois cassés dans une gaine gluante contre gâteaux aux haricots verts) avec notre voisine de derrière. Ensuite et surtout, nous voulions voir la campagne, et là nous avons été plus que gâtés.

Nous avons en effet été chanceux avec le temps. La météo prévoyait de la pluie, mais â part quelques gouttes en quittant Hanoi, nous avons eu un temps sec. Et dès l'après midi, au lieu de l'ambiance humide cotonneuse habituelle nous avons même eu soleil et ciel bleu. Dans ces conditions, même si les fenêtres de plastique jaunissant rendaient vaine toute tentative de photo (cf. celles qui illustrent cet article), nous avons pu nous repaître du spectacle des 'clichés' vietnamiens :
- rizières, rizières, rizières, de tous côtés, de toutes tailles, de toutes couleurs ;
- plans d'eau, par intermittence, en général consacrés à l'élevage de petits canards blancs ;
- certaines rizières récoltées mais laissées en eau pour l'élevage de... crevettes ;
- pas mal de cocotiers, éparpillés sur les digues et qui donnent à l'ensemble un air de vacances ;
- beaucoup de buffles d'eau, qui paissent nonchalamment les rizières récoltées ou se vautrent avec délice dans l'eau boueuse des canaux ou des plans d'eau ;
- quelques êtres humains dans les champs ou sur les digues, tous portant le fameux chapeau de paille conique, mais relativement peu nombreux ;
- très nombreux villages, au contraire, en général au pied des collines qui ceinturent les plaines à rizières ;
- et puis aussi beaucoup d'églises, aux flèches gothiques ou dome florentin, surtout dans la partie centrale du pays où se seraient 'réfugiés' de nombreux catholiques interdits de religion dans le nord (?) ;
- enfin, un peu après le départ, nous avons traversé une sorte de 'baie d'Ha Long terrestre', série de 'pains de sucre' inégaux et diversement végétalisés, où aurait été tournée une scène du film Indochine.

Voilà. Mais en regardant ces paysages bucoliques, ces scènes paisibles de la vie champêtre, on ne peut s'empêcher de repenser à ces très longues années d'effroyable guerre, aux milliers de bombes déversées - dont un très grand nombre sont encore intactes -, au napalm, au défoliant,... et de tirer un respectueux coup de chapeau, conique de préférence, à ce petit peuple qui ne demandait rien à personne, rien d'autre en tout cas que la liberté d'être maître chez lui.



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Commentaires
Z
coucou je n'ai pas bien compris ce qu'il y avait dans vos mains lorsque vous étiez dans le train ?? ça parait bizarre
Z
non mais dites donc qui vous a permis de prendre ce brave homme en photo dans son sommeil!!
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