26/10 : Hong Kong (2ème jour)

La longue parenthèse historique du message précédent peut paraître anti-britannique, ce qui serait un comble... En fait, derrière le décryptage du comportement de l'Angleterre dans cette histoire, il faut voir aussi toute l'admiration, sans doute teintée de jalousie, que l'on peut avoir à l'égard d'un petit pays qui a réussi à ce point à dominer, voire 'fabriquer', le monde d'aujourd'hui. A un moment, dans cette course â la conquête du monde, nous étions à égalité... Que s'est-il passé ensuite ? Comment la France a-t-elle pu à ce point rater sa colonisation et surtout sa décolonisation ? Quand on compare Saïgon et Hong Kong, on mesure la différence... Pour moi, cela ne fait aucun doute : la faute est à notre suffisance et notre arrogance, d'une part, et, d'autre part, à notre individualisme et notre incorrigible indiscipline. Signé : le Braudel du pauvre.

Mais reprenons le cours de cette chronique.

Petit dej chez Starbucks (6€ pour deux au lieu de 30 à l'Ibis), puis tram et bus à travers l'île jusqu'à Stanley Beach où Sue allait se baigner avec son papa en 1958-1960... Stanley c'est aussi la prison de HK, et aussi le Camp d'internement sous l'occupation japonaise de 1941-45. Nous passons un bon moment à la bibliothèque municipale à fouiller le tout petit rayon 'Histoire de HK'. Et finalement, comme il fait 25 à l'ombre et 25 dans l'eau, nous faisons trempette à St Stephens's Bay, là où Sue pense reconnaître les lieux... Très agréable !

Retour en bus, 'double decker' bien sûr, passage rapide à l'hôtel, puis métro vers Kowloon où nous avons rendez-vous avec Evelyn Sample dans un centre commercial hyper-branché. Evelyn est prof d'anglais dans le primaire depuis 6 ans, et son compagnon Craig Wilson, en bon Ecossais, est entraîneur-joueur du Hong Kong Scottish club de rugby. Hier soir c'était la rencontre avec le HK Football Club (rugby-football, bien sur), et nous avons assisté à la défaite du Scottish en sirotant bière et vin blanc, dans les tribunes d'un petit stade de Kowloon, par une douce soirée d'automne...

Deux incidentes :
- Evelyn nous a confirmé que la dénatalité était une réalité et devenait un problème : de plus en plus d'écoles doivent fermer faute de 'clientèle' ;
- Dans les deux équipes du match, on cherchait en vain une physionomie chinoise : le rugby, mais plus généralement la socialisation, sont ici des affaires communautaires.